Louis Hébert naquit à Paris, vers 1575. Il se maria,
avant 1602 et toujours à Paris, avec Marie Rollet. Il était
apothicaire de métier, comme son père qui avait exercé
à la cour de Catherine de Médicis. Son avenir s'annonçait
tranquille et bourgeois. Pourtant, Louis Hébert se lance dans
l'aventure en Acadie.
1604 - 1607 - L'île
sainte Croix et Port Royal
En mars ou avril 1604, Louis Hébert embarque sur le
navire de M. de Monts, en compagnie, notamment, de Samuel de
Champlain. L'objectif était de créer une colonie
en Nouvelle France. Deux mois plus tard, les bateaux arrivèrent
à l'Ile Sainte Croix (dans la baie de Passamaquody).
Mais les hivers particulièrement rigoureux, le choix
singulier de s'établir sur une île (donc avec des
ressources limitées : eau potable, bois, gibier)
et le scorbut eurent raison de cette première tentative.
Les colons allèrent s'établir le long d'une
baie aux eaux limpides : cet endroit fut appeler Port-Royal.
Le défrichage de la grande forêt commença,
les premières plantations mûrirent.
Mais des intérêts politiques, ou plutôt
financiers, se tramaient contre cette expédition. M. de
Monts ordonna de rentrer en France. Le 3 septembre 1607, les
colons rentraient en France.
1610 - 1613 - Port-Royal
Suite à cette première tentative, M. de Pontrincourt
jusqu'alors lieutenant de M. de Monts reçut du roi sa
commission de lieutenant général de l'Acadie. Il
s'apprêta à monter une nouvelle expédition.
Il embarqua le 25 février 1610, mais n'aborda à
Port-Royal qu'en juin. Les deux premières femmes françaises
fouler le sol canadien furent Mme de Pontrincourt et Mme Hébert.
La famille Hébert reprirent leurs travaux de défrichage
et de plantation. Louis Hébert était d'un secours
utile également pour les soins.
Mais en juin 1613, Samuel Argall, sous-gouverneur de la Virginie,
attaqua Port-Royal et y mit le feu. Tout fut détruit.
M. de Pontrincourt était ruiné, et il fallut
de nouveau rentrer en France.
1617 - 1623 - Québec
: les débuts
De
retour en France, Louis Hébert rencontra M. de Champlain
qui venait de fonder, en 1608, une colonie sur les bords du Saint
Laurent : Québec. Cette colonie, fortement contrôler
par les marchands, dépendait de la France pour son approvisionnement.
L'objectif, pour eux, n'était pas de s'installer, mais
de négocier des peaux, notamment celles de castors.
Mais M. de Champlain voulait constituer une colonie durable.
Cette fois, Louis Hébert vendit sa maison et son jardin,
à Paris.
Il s'embarqua, en 1617, avec sa femme Marie (née Rollet),
et ses deux enfants, Anne, Guillemette et Guillaume. La traversée
fut longue et difficile : il fallut treize semaines pour atteindre
Québec.
Louis Hébert avait obtenu une concession de terre d'environ
cinq arpents (a priori 170 ares). Il choisit une localisation
au sommet d'une petite falaise.
Jusqu'à maintenant, les Associés des Marchands
avaient interdit la culture. Louis Hébert fut le premier
à défricher et à cultiver. La première
récolte fut une agréable surprise.
Par ailleurs, la famille devient rapidement l'amie des indiens.
Sa fille, Anne, se maria cette même année. Ce
fut le premier mariage célébré en Nouvelle
France. Elle devait décéder quelques mois plus
tard, ainsi que son époux.
Trois ans après ces débuts, la récolte
permettait à la famille Hébert de subvenir à
ces besoins, et d'échanger les denrées aux indiens
contre des pelleteries.
Mais les Associés des Marchands contraignirent Louis
Hébert à ne vendre ses récoltes qu'à
eux-mêmes. D'autres consignes suivirent. Finalement, M.
de Champlain, Louis Hébert et quelques autres s'en plaignirent
à la cour, et la Compagnie des Marchands fut dissoute.
Le 26 août 1621, Guillemette sa maria avec Guillaume
Couillard, né vers 1591 et arrivé au Canada en
1613. Ce mariage est le premier indiqué sur les registres
paroissiaux de Notre Dame de Québec.
1623 - 1627 - Québec
: la reconnaissance
En 1623, la concession de Louis Hébert fut agrandie
et érigée en fief noble. C'est donc le premier
noble de Nouvelle France.
En janvier 1627, Louis Hébert fit une chute sur la
glace, et se blessa. Il décéda le 25 janvier 1627.
1627 - 1629 - La colonie
ne prospèrent pas
Le 27 avril 1627, Guillaume Couillard utilise la charrue pour
la première fois. La culture donnait de bons résultats,
mais très insuffisants pour la petite colonie installée.
De plus, à cette période, les Iroquois, qui
avaient déjà menacé les Français
à plusieurs reprises, se firent encore plus menaçants.
Enfin, les Anglais arrivaient
1629 - 1632 - Les Anglais
Le 19 juillet 1629, les frères Kertk prirent possession
de Québec, affamé et affaibli (bien que la France
et l'Angleterre étaient en paix
).
Si le 24 juillet la plupart des Français retournent
en France, la famille Hébert - Couillard reste à
Québec. Pourquoi sont-ils restés ? Probablement
que la Canada était leur seule patrie : plus de maison
en France ; Louis Hébert, Anne Hébert et son
mari étaient enterrés à Québec ;
leur unique possession était ici
Toujours est-il
que Guillaume Couillard resta et continua l'uvre de son
beau-père, non sans avoir obtenu l'accord des Anglais.
Le 9 février 1931, Elisabeth Couillard naquit, fille
de Guillaume et de sa femme Guillemette Hébert.
1632 et après -
La colonie est définitivement installée
Les Français revinrent à Québec et délogèrent
les Anglais.
Marie Rollet décéda le 27 mai 1649. Son rôle
est capital. Même si le nom de son mari est cité,
c'est une famille qui s'installe en Nouvelle France, pas seulement
un homme. Elle participa beaucoup, notamment à l'établissement
de contacts réguliers avec les Indiens.
En 1654, le roi de France décora Guillaume Couillard
du titre de noblesse, lettres renouvelées pour ses fils
en 1668.
Guillaume Couillard fut inhumé dans la chapelle de
l'Hôtel Dieu de Québec le 5 mars 1663. A cette date,
la Nouvelle France accueillait cinq à six cents familles.
Guillemette, sa femme, décéda le 19 octobre
1684 et est inhumée à côté de son
époux. A sa mort, elle laisse plus de 250 descendants.
L'histoire du Québec ne faisait que commencer
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